Groupe scolaire Notre-Dame de la Providence
Suite à la réalisation de l’extension du collège Sainte-Jeanne d’Arc, l’équipe éducative invite l’agence à participer au concours pour la construction du nouveau groupe scolaire de Notre-Dame de la Providence, dont les locaux vétustes du centre de Clermont présentaient des coûts de rénovation et de mise aux normes trop importants. Accompagné du Diocèse, le groupe scolaire fait l’acquisition d’un terrain jouxtant les communes d’Agnetz et de Clermont-dans-l’Oise, à 500 mètres du collège avec lequel ils mutualisent leurs moyens à la faveur d’une fusion en un seul OGEC (Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique). Ce terrain offre aussi l’opportunité de construire un nouveau centre au cœur du Diocèse, entre Beauvais, Senlis et Compiègne. L’opération immobilière réunit donc la construction de deux équipements différents sur un même terrain avec comme élément commun la chapelle du centre diocésain, dont l’usage est partagé entre les deux entités.
Par l’association de ces deux projets des contraintes programmatiques apparaissent comme la multiplication des accès depuis l’espace public. C’est un grand parvis commun qui permet alors de desservir aussi bien les écoles maternelles et primaire que le centre diocésain et la chapelle. Cette dernière joue un rôle de pivot par l’autonomie qui lui est conférée : on peut y accéder depuis le centre diocésain ou depuis l’école, sans transiter par l’autre programme et sans entraver son fonctionnement. La réussite du projet tient donc beaucoup par l’articulation et la synergie des programmes. Cet équilibre est arrivé après de nombreuses évolutions programmatiques et spatiales, en conservant toujours le dessin de l’école comme ancrage. Par souci d’économie, la chapelle vit aussi bien en petite assemblée dans son volume propre qu’en grande célébration en s’ouvrant sur les salles de réunion adjacentes, aussi utilisables par l’école.
Conçu avec une grande implication par les architectes qui sont allés jusqu’à récupérer des fragments de mosaïque à Rome, le mobilier de la chapelle a fait l’objet d’un échange continu et minutieux avec les artisans, bien au-delà de la consultation. Le grand lustre en cuivre sur mesure et l’autel en granit d’une tonne surmonté d’une table en pierre de lave confèrent chacun une forte identité au lieu.
Pour l’école, l’implantation dès le départ d’un espace intérieur vide a fondé le projet. Entouré de salles de classe, ce patio invite les élèves au calme studieux et à la méditation plutôt qu’à la distraction et à l’agitation du monde extérieur. C’est un troisième lieu gratuit et d’échange pour les élèves et les enseignants qui n’est ni une cour, ni une classe, qui n’est pas le seul lieu de l’enseignement. L’architecte Louis Kahn dit un jour « Les écoles ont commencé avec un homme au pied d’un arbre qui ne savait pas qu’il était instituteur, en train de discuter avec d’autres personnes qui ne savaient pas qu’ils étaient ses élèves. » Cet espace est aussi le lieu du contact avec la Nature, tranchant avec la minéralité des cours d’école.